Grève en loisir : « On a pris une population en otage » 

Au terme de la séance publique du conseil municipal de Saint-Georges, tenue le lundi 13 mai, le maire Claude Morin a dévoilé plusieurs détails sur les offres de la Ville auprès des syndiqués grévistes du Service des loisirs et de la culture. Il estime que la population est prise en otage dans ce conflit. 

« Vous faites partie d’un groupe qui a 11 jours de congés de maladie payés et monnayables. J’ai fait le tour au dernier Salon de l’emploi (Beauce-Etchemins) et ça n’existe pas nulle part », a donné M. Morin comme exemple.

Le maire a également cité les cinq semaines de vacances payées, ceci incluant le droit à une sixième semaine sans solde, ainsi que trois jours de congés mobiles inclus dans la nouvelle offre. Les syndiqués ont accès à une assurance collective, ainsi qu’un fonds de pension où la Ville égalise la cotisation de l’employé et comble même les pertes en cas de baisse des rendements. 

« On se bat beaucoup pour l’offre salariale. […] Je connais les T4 de tout le monde. […] Notre offre sur la table est plus que raisonnable. Elle est de 16,6 % sur cinq ans. Si l’on rajoute les primes de fin de semaine et de soir, il y en a qui vont augmenter de 24 % leur salaire de l’heure. […] C’est beaucoup d’argent sur la table. J’espère que vous étiez tous au courant de ces données quand vous avez voté (pour la grève générale illimitée) », affirmait Claude Morin. 

Appauvrissement généralisé 

Depuis le début du conflit, les syndiqués ont souvent signalé leur appauvrissement face à l’inflation. Selon le maire, tous les citoyens vivent une situation similaire. 

« Une grève, vous ne serez jamais gagnant. […] On commence à faire des plans (de contingence) pour septembre. […] Je vous demande poliment de venir vous rasseoir à la table (des négociations). Le conseil est unanime. On ne peut pas aller vers ce que vous demandez. On a six syndicats différents à la Ville. Si on vous donne tout ce que vous voulez, on devra le faire pour tout le monde », mentionnait le maire, rappelant qu’ultimement, ce sont les citoyens qui paient la facture via leur compte de taxes. 

Questionné par le conseiller municipal Tom Redmond, Claude Morin n’a pas dévoilé publiquement les taux horaires des salariés. 

« Je n’embarque pas dans ces guerres-là. Ça varie selon l’ancienneté. Si les représentants syndicaux ont le courage de le faire, ils pourront dire combien chaque employé gagne de l’heure », a-t-il répliqué, ajoutant que la Ville reçoit des appels d’appui contre la grève et qu’ils seront envoyés sur demande au syndicat.

Plaintes en direct 

Pour la première fois, des citoyens se sont présentés devant le conseil municipal afin de demander un règlement rapide du conflit. Ils se sont notamment plaints des pancartes grévistes devant le centre sportif Lacroix-Dutil et au Domaine de la Seigneurie, ainsi que de l’annulation du camp d’été Évasion jeunesse. 

Les syndiqués présents n’ont posé aucune question et quitté rapidement l’assemblée après sa levée. Deux jours avant la séance, le Conseil central Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) publiait un communiqué dénonçant entre autres le manque de respect de la Ville envers ses employés en grève. 

« Certains élus cachent mal leur mépris pour les travailleurs. Ça transparait dans les séances du conseil de ville et dans les déclarations inexactes ou carrément trompeuses du maire dans les médias. […] Certains cadres et élus sont frustrés de ne plus être les seuls maîtres à bord et ils se sont donné pour mission de casser les syndiqués », indiquait sa présidente, Barbara Poirier.