Violences et démissions chez le personnel de soutien scolaire
Au cœur d’une tournée soulignant son 25e anniversaire, la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ) s’est arrêtée le jeudi 9 mai à Saint-Georges. L’organisation met à l’avant-plan les actes de violence et démissions touchant ses membres, incluant les salariés du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE).
Le Syndicat du personnel de soutien scolaire du CSSBE (SPSS-CSQ) représente 2200 membres répartis en 55 municipalités. Il inclut les employés administratifs, manuels, techniques et paratechniques. Ce groupe défend notamment les intérêts des éducatrices en services de garde, techniciennes en éducation spécialisée, secrétaires de gestion et ouvriers certifiés d’entretien.
Selon un récent sondage, 40 % d’entre eux auraient subi des violences physiques, et 50 % des violences psychologiques. Les élèves représentent la principale source de ces incidents. Ceux-ci se traduisent par des cris (68 %), des coups (55 %), le lancement d’objets (52 %), des blasphèmes (49 %) et propos injurieux (46 %).
« Chaque semaine, je reçois des appels d’employés victimes de violence. Ça va jusqu’au lancement des chaises dans une classe et des mots extrêmes inappropriés. Cela alourdit les tâches des employés, qui travaillent souvent dans l’urgence à éteindre des feux », indique la présidente du SPSS-CSQ, Annie Boily.
Selon Éric Provonost, président de la FPSS-CSQ, cette problématique n’est pas unique à la Beauce et aux Etchemins. Il croit qu’un travail en amont, en collaboration avec les organismes communautaires, demeure nécessaire pour aider les employés et élèves.
« Je vais avoir beaucoup de solutions à présenter au ministre de l’Éducation lors de la Journée sur la prévention de la violence et de l’intimidation dans les écoles, le 24 mai prochain. Je ne comprends pas pourquoi M. Drainville (Bernard) n’a pas déjà agi immédiatement pour que les violences cessent », mentionne M. Pronovost.
Manque d’heures de travail
Depuis cinq ans, le CSSBE a enregistré 304 démissions au sein du personnel de soutien scolaire. Ceci exclut les départs à la retraite. D’après Annie Boily, les raisons de ces départs incluent le manque de reconnaissance, les conditions précaires, le manque de ressources et la surcharge de travail.
Lors des dernières négociations du Front commun, elle avait dénoncé le nombre élevé de postes sans heures travaillées garanties. Les employés du SPSS-CSQ avaient rejeté leur nouvelle convention collective à 70 %, finalement accepté à la majorité provinciale de 60 %.
« Ça prend plus de postes à temps complet à 35 heures par semaine. Personne ne veut se maintenir dans la précarité. […] On perd une importante expertise mettant en péril la qualité des services aux élèves », affirme Mme Boily.
Éric Provonost rappelle que la nouvelle convention collective, en vigueur jusqu’au 31 mars 2028, contient seulement quelques gains. « Le personnel de soutien scolaire reste préoccupé par le manque de services aux élèves au quotidien. […] Quand le plan de travail met le budget avant l’humain, on a un problème », dit-il, ajoutant que la FPSS-CSQ poursuivra ses doléances auprès du gouvernement.