Vêtements Sévigny : une page d’histoire se tourne

AFFAIRES. C’est une véritable page d’histoire de Saint-Georges qui se tournera lorsque la boutique Vêtements Sévigny, située sur la 2e Avenue, fermera ses portes pour de bon à la fin de l’année 2024.

Après 117 ans dans le monde des affaires, la boutique de vêtements pour hommes tirera sa révérence. Le propriétaire, Martin Sévigny, et son épouse, Renée Nolet, continueront d’opérer la boutique jusqu’à la fin de l’année. « Peu de commerces peuvent revendiquer une telle longévité. C’est pourquoi nous pensons que la présence dans notre municipalité de la famille Sévigny mérite d’être soulignée », confient-ils.

« Lorsqu’on célèbre la naissance d’un commerce après plus de 100 ans d’existence, c’est important de rendre hommage à son fondateur, surtout quand on en est à la troisième génération », poursuit M. Sévigny qui a pris la relève de son père en 1980. En entrant dans la boutique, on remarque facilement cette reconnaissance envers le travail de son grand-père, Alfred Sévigny, et son père, Candid Sévigny, que ce soit les photos de ses aïeux dispersées un peu partout dans le magasin, ou bien divers objets remontant à une autre époque comme la toute première caisse enregistreuse du commerce qui fonctionne toujours, bien qu’elle ne soit plus utilisée, et la paire de ciseaux d’Alfred Sévigny.

Question de boucler la boucle, Martin Sévigny a décidé de s’afficher dans les pages de L’Éclaireur Progrès, comme le faisaient ses prédécesseurs. « Nous sommes le plus vieux client de L’Éclaireur. Mon grand-père a créé Vêtements Sévigny en 1907 et l’année suivante, L’Éclaireur a été fondé », indique-t-il.

Hommage au fondateur

L’histoire de la boutique a commencé en 1905 lorsque Alfred Sévigny a accepté l’offre du marchand général de Saint-Georges, Charles Grondin pour devenir tailleur à la boutique de ce dernier. Deux ans plus tard, M. Sévigny, alors âgé de 19 ans seulement, a ouvert son propre magasin sur la 1re Avenue à Saint-Georges. L’année suivante, il est allé perfectionné son art à New York.

Le fondateur a dû traverser nombre d’épreuves au fil du temps. Par deux fois, il a dû reconstruire son commerce. En 1915, un important incendie a ravagé la 1re Avenue à Saint-Georges. En 1917, c’est au tour de l’eau de faire des dégâts. « Il y a eu une importante débâcle en juillet. L’eau aurait monté de 30 pieds au-dessus de son niveau habituel », raconte Martin Sévigny. Cette catastrophe a poussé Alfred Sévigny a déménagé sa boutique sur la 2e Avenue, provoquant la colère des autres commerçants qui ne juraient que par la 1re Avenue.

Une troisième catastrophe a frappé l’entreprise en 1965, soit l’incendie de l’hôtel Hermandie, voisin de Vêtements Sévigny. C’était alors Candid Sévigny le propriétaire, lui qui avait pris la relève à la suite du décès de son père en 1950. Encore une fois, la famille Sévigny a dû retrousser ses manches pour renaître de ses cendres.