La volonté inébranlable de guérir

SANTÉ. À seulement 26 ans, Marie-Michelle Gilbert a été diagnostiquée d’un cancer du sein infiltrant. Celle-ci s’est engagée dans une lutte impitoyable, refusant d’abdiquer au nom de ses trois jeunes enfants qu’elle voulait voir grandir.

Initialement, Marie-Michelle Gilbert était fatiguée et souffrait de fortes migraines. Après la découverte d’une bosse à son sein droit, elle souhaitait passer une mammographie à l’hôpital de Saint-Georges.

« On me trouvait trop jeune pour faire cet examen complet. Le personnel a plutôt procédé à une échographie et une biopsie sur un morceau de la masse. Je n’ai pas critiqué ce choix. Dans ma tête, ça ne se pouvait pas que ce soit le cancer », se rappelle la résidente de Notre-Dame-des-Pins.

Ces examens confirmeront un verdict sans appel le 21 décembre 2022. Marie-Michelle Gilbert souffre d’un cancer du sein carcinome canalaire infiltrant. Prenant naissance dans les canaux mammaires, cette maladie traverse les parois et peut se métastaser aux ganglions lymphatiques et à d’autres parties du corps.

« Au-delà de la peur de mourir, je me suis demandé qui s’occuperait de Selena (quatre ans), Noah (deux ans) et Eliah (un an). Je ne prenais pas vraiment de temps pour moi avant le cancer. Avec un salaire en moins, mon conjoint devait aussi continuer à travailler », mentionne Mme Gilbert.

Lourds traitements

De janvier à mai 2023, Marie-Michelle Gilbert a suivi six cycles de chimiothérapie à Saint-Georges. Les cellules cancéreuses se propageant plus rapidement chez les jeunes femmes, chaque traitement menait à de forts effets secondaires.

« Je ne pouvais plus manger, j’avais des diarrhées extrêmes, des ulcères dans la bouche et la gorge. Ma vie se résumait à l’hôpital, la maison et la garderie. C’était même difficile de boire de l’eau, sans compter la perte de mes cheveux », dit-elle.

Heureusement, ces cycles se sont conclus sur une bonne note. Pouvant recommencer à marcher et se nourrir convenablement, Marie-Michelle Gilbert a ensuite subi l’ablation du sein droit et de deux ganglions à l’aisselle droite.

Cet été, elle a amorcé des traitements de radiothérapie au Centre régional intégré de cancérologie (CRIC) à Lévis. « Ça a causé des brûlures sur ma peau, comme un gros coup de soleil. On m’a mis en ménopause pour cinq ans avec de la médication, car mes surplus d’hormones pouvaient propager le cancer. Je suis aussi sur une liste d’attente pour la reconstruction de mon sein », précise la jeune femme.

Soutien indéfectible

Lors de sa rencontre avec le journal, Marie-Michelle nous a montré ses exemplaires de Grand arbre est malade (Nathalie Slosse) et Ma maman est une pirate (Karine Surugue et Rémi Saillard).

Elle s’est servi des deux livres pour expliquer sa maladie à ses trois enfants. Son conjoint a joint l’Association bénévole Beauce-Sartigan (ABBS), selon Marie-Michelle Gilbert, « pour s’aider à mieux m’aider ».

L’hiver précédent, une collecte de fonds a permis d’amasser 3500 $ pour Marie-Michelle et sa famille. En novembre, elle a retrouvé partiellement son emploi comme répartitrice municipale à la centrale CITAM de Saint-Georges.

« Ça fait du bien de sortir et retrouver une vie normale. Contrairement à l’an dernier, on va passer notre prochain Noël dans la bonne humeur. La santé est le meilleur des cadeaux. Si le cancer revient, je sais que c’est possible de s’en sortir », conclut Marie-Michelle avec le sourire.