Abusée en raison de son âge mental
JUSTICE. Une dame de la région, dans la soixantaine, a été abusée pendant près d’une décennie en raison de sa déficience intellectuelle, selon une cause entendue au cours de l’été au palais de justice de Saint-Joseph.
Le reportage publié par Radio-Canada raconte l’histoire de cette dame qui vivait chez un membre de sa famille désigné à titre de tuteur. La conjointe de ce tuteur a profité de la situation en traitant la pauvre femme comme son esclave, la contraignant à exécuter toutes les tâches ménagères, en plus de la maltraiter physiquement pendant plusieurs années.
En plus d’être battue à répétition, la sexagénaire devait dormir sur un lit de camp dans la cave de la maison, un endroit qu’elle ne pouvait quitter la nuit, en plus de devoir faire ses besoins dans une chaudière, selon les allocutions relatées en cours.
La victime aurait aussi été agressée sexuellement par le frère de sa tortionnaire qui vivait sous le même toit. Ce régime allait finalement durer pendant près de 10 ans, jusqu’à ce que le tuteur de la dame décède en 2020. C’est la nouvelle tutrice de Solange qui a découvert les atrocités vécues par sa nouvelle pensionnaire.
C’est également elle qui a constaté des anomalies dans les transactions bancaires du compte de la dame, l’allocation de vieillesse de cette dernière ayant été détournée au profit de sa tortionnaire qui l’a utilisé pour défrayer le coût d’un IPad, de cellulaires, l’épicerie ou la facture d’électricité.
Le reportage précise également que le juge a pu constater les capacités mentales de Solange, qui a témoigné sur les conséquences des agressions répétées qu’elle a vécues, alors qu’elle se trouvait dans une autre salle du palais de justice pour son témoignage par vidéo, afin de ne pas croiser son bourreau qu’elle craint toujours.
Les avocats ont finalement suggéré d’imposer quatre ans de détention à la conjointe du tuteur, une peine que le juge a finalement retenu et qualifiée être dans les limites de l’acceptable, car elle avait reconnu sa culpabilité, évitant à la victime de témoigner dans le cadre d’un procès.
Le frère plaide aussi coupable
Apparissant en cour mardi dernier, le frère de la tortionnaire a lui aussi plaidé coupable aux accusations qui portaient contre lui, étant du même coup déclaré coupable. Il reviendra en cour en mars prochain. Une analyse sexcologique et un rapport pré-sentenciel a été demandé par la cour et devrait être déposé à ce moment.
La victime devrait d’ailleurs être présente, lors de la prochaine comparution en télétémoignage, pour éviter qu’elle ne soit en contact avec le prévenu.