Le dernier mot
Ma décision est tombée et elle est finale. Du moins je crois que cette fois est la bonne.
Il aura fallu une quarantaine d’années passées derrière la bonne vielle «machine à écrire» d’abord, puis la «grosse tapeuse électrique» suivie de la petite électrique portable. C’était de 1974, la belle époque avec Pier Dutil, à 1980.
L’impensable est alors survenu. Les premiers appareils électroniques appelés ordinateurs ont fait leur apparition à L’Éclaireur-Progrès Beauce Nouvelle, à l’instigation d’Yvon Roy et André Bolduc.
La suite est une série continue de changements technologiques qui ne se lasse, encore aujourd’hui, de chambouler le travail des ouvriers de l’information.
Devant ce «progrès» de plus en plus marqué et rapide et devant un apprentissage qu’il faut sans cesse reprendre, ma décision a été facilitée. La retraite me tend les bras et je ne serai plus au poste quand la journée de ce mercredi prendra fin.
Je quitte donc l’ordinateur pour plutôt m’amuser sur la tablette, et encore pas trop souvent. Pêcher l’été, du travail en forêt l’automne et quelques projets d’écriture sur le bureau pour les longs mois d’hiver. Sans oublier quelques voyages pour meubler les périodes creuses. Ce sont mes plans… d’avenir.
J’ai apprécié les gens qui m’ont entouré au cours des années et la plupart de ceux qui ont fait l’objet de mes papiers.
J’ai toujours eu une prédilection pour du journalisme régional correct et je me retire avec le sentiment du travail bien fait. Le travail de journaliste veut que nos écrits, sauf l’éditorial, le commentaire ou la critique, soient le reflet de la réalité qui nous entoure. J’ai le sentiment d’avoir respecté, dans la mesure du possible, cette règle de base.
Je rends donc crayon et papier à mon patron, Simon Busque, avec qui j’ai partagé le travail pendant près de 20 ans, pour laisser la place à une jeune recrue avec son attirail électronique.
Je vous remercie tous de m’avoir lu au cours de toutes ces années et je vous salue bien bas.