J’ai honte
La semaine dernière, mon collègue Sébastien a écrit un article au sujet d’une dame, Karima Amari, très bien intégrée en Beauce, avec sa famille. Alors que je trouvais ce texte d’une rare beauté, j’ai malheureusement dû faire beaucoup de gestion de commentaires disgracieux sur les médias sociaux.
Ne vous méprenez pas, ce n’est pas l’ensemble des commentaires qui étaient désobligeants ou carrément racistes et négatifs. La majorité était tout ce qu’il y a de plus correct. Plusieurs félicitations et encouragements, d’autres essayaient de faire comprendre à certains internautes d’ouvrir leurs œillères, d’accueillir les immigrants et de leur parler plutôt que d’écrire des commentaires blessants et méchants au sujet de cette personne. Pas au sujet de l’article publié, mais bien en dénigrant une dame qui n’a rien demandé, qui travaille fort, s’occupe de sa famille et qui a choisi notre région comme nouvelle terre d’accueil parce qu’elle est belle et a tant à offrir.
Je suis adepte du «vivre et laisser vivre» et je respecte les opinions différentes des autres. Je préfère juger les gens selon leurs actes. Quelqu’un qui dénigre quelqu’un d’autre sans lui avoir même parlé ou uniquement parce qu’elle est voilée, honnêtement, j’ai de la misère.
Dans mon travail, il arrive que mes écrits choquent ou dérangent. Ma phrase préférée dans ces moments est «parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en». Lancer des débats est le signe d’une société saine qui grandit. Qui s’instruit. Qui est inclusive. En lisant certains commentaires tout en en supprimant plusieurs en raison de leur contenu, j’ai senti le besoin de m’excuser à Mme Amari. Les Beaucerons sont gentils, accueillants, sympathiques et toujours prêts à donner un coup de main. Mais certains commentaires ne reflétaient nullement ces belles valeurs chères aux gens d’ici.
Avec la pénurie de main d’oeuvre, il y aura de plus en plus d’immigrants dans notre région. Des commentaires disgracieux, du racisme et de l’intolérance, il y en aura encore dans l’avenir et c’est dommage. J’ai cependant foi en la communauté beauceronne, j’ai foi qu’elle sera encore plus inclusive et accueillante et que les personnes racistes apprennent, discutent avec les immigrants pour comprendre leurs valeurs et leur culture.
Quand on dit que les réseaux sociaux laissent transparaître le meilleur et le pire des gens, et bien nous en avons eu une bonne démonstration la semaine dernière.