Chaudière-Appalaches : Que pensent les mairesses de la parité en politique ?
FEMMES. À la suite de l’initiative Défi parité+EDI du Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches (RGFCA), l’Hebdo Régional a interviewé trois mairesses de la région sur le projet d’égalité des sexes dans les conseils municipaux.
Cette initiative interpelle les MRC et les municipalités dans Chaudière-Appalaches à concocter une politique d’égalité et un plan d’action facilitant l’atteinte de l’égalité de fait entre les femmes et les hommes sur leur territoire desservi.
Ce projet est né d’une aide financière du ministère Femmes et Égalité des genres Canada. Il est effectué à la suite d’un accord de services entre le RGFCA et le Groupe Femmes, Politique et Démocratie. L’initiative se poursuivra jusqu’au printemps 2024.
Défi parité+EDI
Les objectifs du Défi parité+EDI est d’éliminer les multiples entraves à l’accessibilité des femmes en politique et dans les instances municipales ainsi que d’adapter les structures décisionnelles à ces dernières.
Mentionnons que Chaudière-Appalaches représente 12 % des municipalités de la province et se classe au dernier rang sur 17 au niveau de la parité dans les conseils municipaux.
Mairesse de La Guadeloupe
« Pour inciter les femmes, je crois qu’il faut que les femmes qui occupent ces postes pour le moment aient une tribune pour prêcher par l’exemple. La politique pour une femme, c’est possible, c’est enrichissant et ça permet de répondre à la fibre communautaire qu’ont plusieurs femmes », déclare la mairesse de La Guadeloupe, Vanessa Roy, au sujet du Défi parité+EDI.
« Ça demande une conciliation emploi-politique et aussi une flexibilité au niveau des horaires politiques pour permettre la conciliation travail-politique-famille. Peu importe le sexe, la politique municipale c’est un don de soi au profit de la communauté. L’implication de tous les élus municipaux devraient être plus reconnue et valorisée. On gagnerait à avoir plus de candidats tout genre confondu », ajoute Vanessa Roy.
Mairesse de Vallée-Jonction
« Je trouve le projet intéressant et je comprends les intentions derrières celui-ci. Développer la participation des femmes en politique représente un grand défi. Par contre, je crois que l’intégration des femmes en politique ne devrait pas être effectuée par une sorte de discrimination positive. La liberté de choix des citoyens au moment d’élection est primordiale pour la démocratie. J’espère qu’un(e) candidat(e) est élu(e) par ses idéologies et ses compétences plutôt que par son genre », explique la mairesse de Vallée-Jonction, Patricia Drouin.
Elle souligne que malgré que les femmes soient sous-représentées dans la sphère politique, elles occupent des positions bénévoles sur plusieurs comités adjacents. Elle remarque également que les temps changent et que de plus en plus de femmes prennent leur place dans le milieu municipal.
« Je pense que nous nous devons d’être patients, que les générations antérieures étaient différentes et que les femmes d’aujourd’hui s’aperçoivent du rôle qu’elles peuvent jouer dans la société, sans avoir peur d’être jugées ou discriminées », se rassure-t-elle.
Elle croit également qu’il faut continuer la sensibilisation auprès de la population. « Les femmes doivent se faire confiance et ne pas craindre de prendre des risques. Les femmes ont leurs places autant que les hommes en politique », conclut Patricia Drouin.
Mairesse de Sainte-Claire
« Il faut saluer très favorablement ce type de projet », dit en entrée de jeu la mairesse de Sainte-Claire, Guylaine Aubin. Selon elle, ce genre d’initiative a sa place dans notre société afin de faire évoluer les choses.
Mais, elle croit également qu’il faut prendre en compte d’autres facteurs pour qu’un conseil municipal soit représentatif de l’ensemble de la population. L’âge, l’expérience ou encore la provenance des candidat(e)s à une fonction d’élu(e) sont tout aussi importants.
La mairesse souligne que dans sa municipalité trois des sept membres du conseil municipal sont des femmes. En revanche, au conseil des maires de la MRC de Bellechasse seulement deux mairesses sur 20 y siègent.
« Il faut parler des services offerts [au niveau municipal] et des services élargis », croit Guylaine Aubin, afin d’intéresser les femmes à la politique municipale.