Madame, monsieur
À force de vouloir tout «dégenrer», le gouvernement fédéral est en train de mêler à peu près tout le monde y compris ses propres fonctionnaires.
Imaginez-vous que la semaine dernière, le gouvernement fédéral a fait parvenir une directive demandant aux fonctionnaires de Service Canada d’éviter d’utiliser les mots «madame» ou «monsieur». Le gouvernement a même poussé l’audace recommandant à ces mêmes fonctionnaires d’éviter l’emploi des mots «mère» ou «père» au profit du terme générique «parent», suite à des plaintes notamment d’un couple de pères dont un membre s’est fait demander son nom de jeune fille. J’avoue que le fonctionnaire n’a pas été très perspicace.
Ce n’est pas d’hier que Justin Trudeau veut laver plus blanc que blanc quand vient le temps de favoriser l’égalité pour tous les Canadiens, quelle que soit leur identité mais il y a toujours bien une certaine limite. Imaginez-vous un seul instant qu’un fonctionnaire, que vous ne connaissez ni d’Ève ni d’Adam, vous aborde par votre prénom ou encore pire qu’il vous aborde par votre nom ? Mon premier réflexe serait de lui demander si nous avons déjà tiré les vaches ensemble.
Avec cette directive, le gouvernement veut protéger certains de ses citoyens contre toute discrimination ou propagande haineuse. Mais qui peut bien être vexé de se faire aborder par un «monsieur» ou «madame» par un interlocuteur qu’il ne connaît pas ?
Comme plusieurs d’entre vous (vous voyez le vouvoiement a toujours sa place), j’ai été élevé à respecter les gens, surtout ceux que je ne connaissais pas, en les abordant d’une façon polie. C’est la moindre des choses pour établir un premier contact cordial.
Alors, soyons quand même un peu sérieux. La politesse a toujours eu sa place dans une société qui se respecte et il n’y a surtout pas de mal à utiliser les mots «madame» ou «monsieur» au même titre que le vouvoiement qui est à la base du respect.