Des conditions des plus difficiles dans le milieu de la santé
Une première ronde de négociations s’est complétée le 9 mars dernier entre les représentants syndicaux des infirmières et ceux du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Le président du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA), Laurier Ouellet, a accepté de décrire les conditions de travail de ses membres sans toutefois aborder les négociations. «Nous avons progressé, mais les négociations se sont arrêtées. Nous sommes sortis de la table», a-t-il mentionné après cette première semaine de négociations.
Le principal problème est le manque de travailleurs. «Il y a un manque flagrant de personnel, tant dans les CHSLD, à l’urgence qu’à Info-Santé. Quand une infirmière doit faire du temps supplémentaire obligatoire (TSO) à la fin de sa journée, elle ne peut plus se rendre à la garderie pour récupérer son enfant. Elle doit trouver une solution. Ça diminue la qualité de vie de nos membres», dénonce M. Ouellet.
Celui-ci estime que les dirigeants font trop appel au TSO. «À l’urgence, les infirmières font du TSO deux fois par semaine. Bien souvent, elles ne prennent pas leurs pauses pour s’occuper des patients et terminent leurs rapports sur leur heure de dîner», ajoute-t-il.
Il y a également un manque de personnel au niveau des préposés aux bénéficiaires, ce qui ajoute à la tâche des infirmières auxiliaires. «Les préposés qui quittent ne sont pas remplacés. Leurs tâches reviennent donc aux infirmières auxiliaires. Certaines de nos membres nous appellent en pleurs à la fin de leur quart de travail. Il y a beaucoup de détresse et plusieurs veulent changer de carrière», affirme le président du SPSCA.
De plus, M. Ouellet se fait critique envers l’employeur : «On dirait qu’il n’est pas intéressé à corriger la situation. Il y a des postes disponibles qui ne sont même pas affichés et il y a des offres à temps plein qui proposent des horaires atypiques comprenant des quarts de jour, de soir et de nuit dans un même horaire. De plus, le nombre de travailleurs à temps plein par rapport à ceux à temps partiel est ridicule.»
Vers la fin du mois de février, le ministre de Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette avait annoncé l’implantation de 16 projets pilotes pour revoir le ratio entre le nombre d’infirmières présentes et le nombre de patients. «Il y aura au moins un projet pilote en Chaudière-Appalaches», a confirmé M. Ouellet sans donner de détails quant à la date de son implantation. «Nous voulons nous assurer de l’instaurer de la bonne façon. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut implanter unilatéralement dans tous les établissements», conclut le président du SPSCA, qui est affilié à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ).