L’enseignement universitaire d’Ève Pouliot récompensé au national
ÉDUCATION. Ève Pouliot, native de Beauceville et professeure à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) au Département de sciences humaines et sociales, a remporté trois prix au cours des derniers mois pour la qualité et l’unicité de son enseignement.
Le 11 mai, elle a gagné le Prix Guy-Rocher, remis par la ministre de l’Enseignement supérieur, Danielle McCann. La Beauceronne de 44 ans a reçu une bourse de 10 000 $ pour cette distinction soulignant l’excellence pédagogique dans les établissements collégiaux et universitaires du Québec.
Une semaine auparavant, elle a été la lauréate du Prix national d’excellence 3M en enseignement 2022. Ce prix est la plus haute distinction canadienne récompensant l’excellence en leadership éducationnel et en enseignement au niveau postsecondaire.
« Pour être franche, j’étais très stupéfaite lorsque j’ai appris la nouvelle. Je ne m’entendais pas du tout à gagner ces prix. Habituellement, ils récompensent l’ensemble d’une carrière en enseignement et je ne pensais jamais gagner alors que je suis présentement à mi-parcours », mentionne celle qui a réalisé toutes ses études secondaires et collégiales en Beauce.
« Habituellement, pour le prix national, lorsque l’on pose notre candidature, il nous faut plus qu’une tentative avant de gagner. Plusieurs candidats reçoivent de nombreuses rétroactions afin d’ajuster le tout et tenter sa chance l’année suivante », ajoute-t-elle, indiquant également être très heureuse d’être lauréate de ces prix.
Notons qu’il s’agissait d’une première candidature pour Mme Pouliot pour ces deux prix. Ces nominations ont été déposées et suggérées par Dominic Bizot, directeur du programme d’enseignement en travail social de l’UQAC. Elle souhaite donc remercier M. Bizot sans qui toutes ces réalisations n’auraient pas été possibles.
Enseigner différemment
Précurseure de son temps, Ève Pouliot a initié l’enseignement modalité hybride, alternant les classes en ligne et en présentiel, à ses étudiants avant même la pandémie. Avec cette méthode d’enseignement, elle a entre autres remporté en 2021 le « Prix d’excellence en enseignement, volet réalisation » du réseau de l’Université du Québec. Cette approche pédagogique sortait de l’ordinaire lorsqu’elle a lancé le tout en 2013.
« À distance, mes étudiants recevaient un enseignement magistral plus conventionnel. Ils venaient ensuite en classe lors de moments clés. Ils avaient la chance d’expérimenter leur savoir-faire de façon plus concrète en utilisant des techniques d’intervention lors de mises en situation ou de discussions de groupe », explique celle qui enseigne l’intervention auprès des jeunes, la déviance sociale, la méthodologie de la recherche et l’intervention familiale depuis plus de 15 ans.
Plus récemment, la Beaucevilloise a mis en place une façon d’enseigner toute particulière appelée la classe inversée. Cette méthode d’enseignement invite les étudiants à écouter plusieurs vidéos sous forme de téléséries. Dans celles-ci, ils découvrent des personnages et voient la théorie être appliquée concrètement. En classe, le tout alimente les discussions et enrichit les échanges.
« Comme la plupart des professeurs universitaires, je n’avais pas de formation en enseignement à mon arrivée. Il est important pour moi d’offrir des cours intéressants favorisant le plaisir d’apprendre et disponibles pour tous. En sortant de l’école, j’ai enseigné des cours avec de la théorie souvent complexe. C’est pourquoi j’ai tenté d’amener une nouvelle approche créative à mon enseignement qui me rappellerait mes belles années sur les bancs d’école », conclut-elle.