L’appellation « Fromage fermier » officiellement lancée
AGROALIMENTAIRE. Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, André Lamontagne, a officiellement annoncé la reconnaissance du tout premier terme valorisant « Fromage fermier », lors d’une visite chez Cassis et Mélisse à Saint-Damien, le 29 mars.
Comme il est prévu dans la nouvelle norme, le terme « Fromage fermier » sera réservé à un fromage fabriqué et affiné sur le site d’exploitation de la fromagerie par un fromager producteur agricole et pourra dorénavant être utilisé pour encadrer les produits qui peuvent utiliser cette dénomination. Le fromage ne contient que le lait du troupeau élevé sur les lieux de l’exploitation et il est fabriqué selon des techniques traditionnelles non automatisées ou propres au fromager producteur agricole.
Les termes valorisants déterminent une caractéristique particulière d’un produit, généralement liée à une méthode de production ou de préparation, et recherchée par le consommateur. Ils permettent d’encourager les producteurs et les transformateurs qui n’hésitent pas à se distinguer en produisant des aliments différents. C’est un excellent moyen de rendre leurs produits distinctifs.
Une spécialité
Cette nouveauté permettra de définir encore plus clairement la personnalité culinaire du Québec et de mieux faire connaître le goût exquis de nos fromages spécialisés et d’en faire profiter davantage le consommateur, estime le ministre Lamontagne. « Quand on regarde l’agroalimentaire, il y a souvent une histoire et une façon de faire derrière ce qui est offert au consommateur. Plus ce lien-là est fort, plus forte sera la pérennité. Les gens s’associent souvent à des marques et ils deviennent confortables avec elles. C’est un peu la même chose avec les produits alimentaires. »
Le ministre ajoute qu’il y a sept appellations réservées du genre dans le domaine agricole. « C’est le premier terme valorisant. Il faut comprendre qu’il y a tout un cahier de charge autour de ça. Il faut faire la démonstration d’une démarche à laquelle le consommateur pourra s’identifier et aussi développer une certaine confiance. Dans le cas des fromages fermiers, ce sont leurs chèvres, leur production laitière, leur façon de faire qui est généralement artisanale, alors il y a automatiquement une valeur ajoutée. »
Président-directeur général du Conseil des industriels laitiers du Québec, Charles Langlois estime que l’appellation rejoindra les producteurs désireux de se distinguer par leur façon de faire. « C’est un outil de plus pour les aider à se différencier sur le marché et à tirer avantage des besoins des consommateurs. Dans un contexte où il y a de plus en plus d’importations, ça permettra aux producteurs de se distinguer et de faire leur place. »
Une démarche de longue haleine
Sur le fait que la démarche a été entamée en 2017 pour finalement se matérialiser en 2022, le ministre Lamontagne avoue que les processus sont longs, mais doivent être rigoureux. « C’est long, mais c’est un processus de qualité. Ce n’est pas quelque chose qui se fait du jour au lendemain où tout le monde met une étiquette comme bon lui semble. Il y a tout un savoir et tout en engagement autour de ça. »
On évalue à autour d’une cinquantaine, le nombre de producteurs qui pourraient être admissibles et à environ 150 producteurs qui font du fromage de toutes catégories. On précise que l’on devrait voir les premiers fromages certifiés d’ici la fin de l’année 2022, puisque le processus ne fait que débuter. Le prochain secteur qui pourrait faire l’objet d’une telle reconnaissance pourrait être l’acérum, soit la fabrication de rhum par la distillation de l’alcool issu de la fermentation de la sève d’érable.