Deux ans de pandémie : les contestations ont été nombreuses
À plusieurs reprises au cours de la pandémie, les gens de la région ont fait entendre leur mécontentement envers les mesures sanitaires que certains jugent excessives.
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Le mouvement contestataire qui a fait le plus parler de lui est bien entendu le « Convoi de la liberté », initié par des groupes de camionneurs. Le 28 janvier, un convoi est parti du poste frontalier de Saint-Théophile pour se rendre à Ottawa.
Lors de leur passage à Saint-Georges, ils étaient une cinquantaine de véhicules à se rendre vers la capitale fédérale. D’autres se sont joints à eux en chemin. Des sympathisants au mouvement leur ont signifié leur appui en se rassemblant sur les viaducs au-dessus de l’autoroute 73, dont à Vallée-Jonction et à Saint-Isidore.
Un entrepreneur de Saint-Évariste-de-Forsyth, Louis Martin, faisait partie de ceux qui se sont rendus à Ottawa. Il y est resté pendant trois semaines, quittant peu de temps avant l’opération policière ayant permis de déloger les manifestants. « Je veux le libre choix pour tous. C’est correct si tu veux le vaccin et porter le masque. Ça devrait être un choix personnel. Je dénonce l’intimidation des deux côtés. Je souhaite que tout ça reste pacifique », avait-il indiqué en entrevue au journal le 8 février.
Il y a aussi eu les manifestations devant l’Assemblée nationale à Québec au début février. « Ce convoi touchait la population et prouvait qu’il n’y a pas juste des hurluberlus contestant les politiques sanitaires. J’ai invité les gens à se réunir pacifiquement autour de la fontaine de Tourny. Je ne pensais pas que ça marcherait autant », confiait Isabelle Villeneuve, qui avait créé un événement Facebook invitant les gens à se rendre à Québec le 5 février.
Le Festival des Gaulois, qui a eu lieu à Saint-Benoît-Labre durant la fin de semaine du 6 août 2021, a aussi retenu l’attention dans l’espace médiatique québécois. Le Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches a dû passer par les tribunaux pour faire respecter les obligations sanitaires touchant les rassemblements publics.
Selon un inspecteur du CISSS-CA, près de 700 personnes se trouvaient sur les lieux le 7 août. L’événement avait notamment pour but de manifester contre le confinement et le port du masque.
Autres manifestations
Deux autobus avaient quitté la région le 1er mai 2021 pour prendre part à une manifestation à Montréal. Les manifestants réclamaient là aussi la fin des mesures sanitaires jugées exagérées et injustifiées.
Le 17 avril 2021, quelque 400 personnes s’étaient réunies à Saint-Georges pour dénoncer l’obligation du port du masque pour les enfants. Le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, avait préenregistré un discours à l’intention des manifestants dans lequel il qualifiait le confinement et le couvre-feu d’illégaux et d’anticonstitutionnels.
Lors de celle-ci, la Sûreté du Québec a émis 26 constats d’infraction pour le non-port du masque en plus d’arrêter quatre personnes pour entrave au travail des policiers et une autre pour intimidation.
Une autre manifestation du même genre s’est déroulée à Saint-Georges le 18 juillet 2020, réunissant entre 400 et 700 citoyens. À ce moment, les revendications concernaient l’obligation du port du masque et les contraintes imposées aux commerçants, alors que la région était relativement épargnée par les cas de COVID-19.
Des élèves de la Polyvalente de Saint-Georges ont aussi fait entendre leur point de vue le 7 octobre 2020. Les jeunes en avaient contre le port du masque à l’intérieur des classes. À ce moment, ils étaient divisés en classes-bulles. Les témoignages recueillis sur place précisaient cependant qu’ils comprenaient l’utilité du port du masque dans les espaces partagés par tous les élèves, comme la cafétéria et le hall d’entrée.
Contestation judiciaire
Finalement, rappelons que l’avocat beauceron, Hans Mercier, a amorcé des démarches judiciaires pour faire retirer le passeport vaccinal et mettre fin à l’état d’urgence sanitaire au Québec.
Sa première requête avait été déposée le 1er septembre 2021 à la Cour supérieure du Québec et étoffée le 27 octobre au palais de justice de Saint-Joseph. La juge Nancy Bonsaint a toutefois rejeté sa demande le 10 novembre.
Malgré les assouplissements annoncés par le gouvernement Legault, Me Mercier entend poursuivre ses démarches puisque le ministre de la Santé, Christian Dubé, n’a pas exclu que le passeport sanitaire puisse revenir au besoin et que l’urgence sanitaire est toujours en vigueur.