Pompier volontaire: la relève se fait de plus en plus rare en Beauce
EMPLOI. Depuis déjà quelques mois, un manque de pompiers volontaires s’est fait ressentir un peu partout à travers la province. Sur le territoire du journal, certains directeurs de services de sécurité incendie de la région ont indiqué ne pas être à l’abri de cette nouvelle réalité dans un futur rapproché.
Selon les dix responsables questionnés sur un total de 14, près de la moitié ont mentionné avoir connu un manque de pompiers volontaires lors de la dernière année. Pour quelques-uns, il s’agissait d’une pénurie plutôt minime, équivalant à un ou deux pompiers volontaires.
« Dans l’ensemble, on est correct avec une équipe de 29 pompiers. Le problème, c’est qu’il m’en manque à Saint-Théophile. J’aimerais avoir trois équipes de dix et ce n’est présentement pas le cas », affirme Stéphane Maheux, directeur du regroupement des services de sécurité incendie de Saint-Martin, de Saint-René et de Saint-Théophile.
Toutefois, les principaux problèmes remarqués pour la majorité des directeurs interrogés sont en raison du recrutement de futurs pompiers volontaires qui est désormais plus difficile, de la relève qui se fait plutôt rare et des équipes en place qui se font de plus en plus vieillissantes.
« On se rend compte qu’année après année, il est plus difficile de recruter de nouveaux pompiers volontaires. Actuellement, ceux que l’on perd ont été en poste un bon nombre d’années, mais les raisons les plus courantes sont souvent les mêmes, soit la famille, le travail et la disponibilité », mentionne Sylvain Veilleux, directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Georges.
Comment combler ce manque ?
Plusieurs initiatives, dont l’utilisation de SURVI-Mobile, ont été mises en place pour s’assurer d’un suivi plus adéquat du nombre de pompiers disponibles dans la région. Cette application cellulaire permet aux pompiers volontaires de mettre leurs disponibilités à jour en tout temps, alors les responsables ont une idée plus précise des besoins lors d’interventions plus importantes, indique M. Maheux.
Toutefois, la façon la plus optimale trouvée pour combler ce manque de pompiers dans certains secteurs est l’élaboration d’un système d’entraide automatique. Lorsque la quantité de personnels est trop minime pour la gravité de l’incendie, une alerte est envoyée aux municipalités environnantes et permet d’envoyer le nombre nécessaire de pompiers sur les lieux.
Notons qu’au mois de juillet dernier, la MRC Beauce-Sartigan a également déposé un appel d’offres pour permettre un possible regroupement des services de sécurité incendie. Cette mise en commun des ressources permettrait aux petites municipalités d’avoir les équipements et le personnel nécessaires pour la réalisation des tâches, explique M. Veilleux.
Devenir pompier volontaire
Le métier de pompier volontaire est, selon Sylvain Veilleux, accessible pour la majorité de la population. Certaines qualifications sont demandées, comme avoir une bonne santé physique et plusieurs disponibilités, mais aucune formation n’a besoin d’être suivie avant l’embauche.
« La formation est donnée à l’interne. Elle dure près de 500 heures et est suivie en majorité les soirs et les fins de semaine. Le nombre d’heures peut irriter quelques personnes, car c’est beaucoup d’heures pour un emploi qui n’est pas à temps plein », précise-t-il.
Pour Maxime Beaudoin, pompier à temps partiel depuis 14 ans à Saint-Georges, cet emploi est un bon moyen de forger son esprit d’équipe et de ressentir un sentiment de reconnaissance après avoir sauvé la vie d’un citoyen. Il explique que lors des interventions, les pompiers volontaires ont le même rôle qu’un pompier à temps plein. La principale différence est l’horaire et les heures incertaines.
« Pour moi, être pompier à temps partiel ce n’est pas un métier et tu ne fais pas ça pour le salaire. Tu dois le faire pour la passion. Tu dois également bâtir ta vie autour de cette implication citoyenne. On ne sait jamais quand l’alarme va sonner et ça peut arriver à tout moment », conclut M. Beaudoin.