La météo et l’achat local favorisent la pomme de Chaudière-Appalaches
Les conditions météorologiques favorables ont donné un coup de pouce aux pomiculteurs en Chaudière-Appalaches cette année. De plus, l’engouement pour l’achat de produits frais, en augmentation depuis le début de la pandémie, ne se dément pas.
Le Verger Corriveau, à Saint-Vallier, produit une trentaine de variétés de pommes biologiques. Face au fleuve Saint-Laurent, la terre de trois hectares se situe dans un microclimat aux gels amoindris et forts vents.
« Les chaleurs importantes ont accéléré la période de mûrissement. Nos premières pommes sont arrivées deux semaines plus tôt », précise Carl Richard, exploitant du verger.
Si l’autocueillette n’est pas ouverte aux visiteurs, ces derniers restaient nombreux à acheter de multiples pommes au kiosque.
« Ça ne battait pas le record en 2020, mais l’achalandage était supérieur aux saisons précédentes. Il reste à voir si ce sera une mode ou si les gens vont conserver un engouement sérieux pour les produits locaux », dit M. Richard.
Au sud de la région, l’entreprise Les Roy de la Pomme a perdu une partie de sa production en raison d’un gel en juin. Le reste de la floraison s’est toutefois bien passée dans ce verger à Saint-Georges.
« La clientèle était encore au rendez-vous, après une saison extraordinaire en 2020. La Cortland, une pomme de fin de saison, était moins présente cette année. Il y a une forte tendance envers la Lobo et la Honeycrisp », mentionne la copropriétaire du verger, Lise Breton.
Carl Richard a aussi constaté cet intérêt marqué pour la pomme Honeycrisp. Elle doit son nom au fin goût de miel qui la caractérise. Sa chair est peu sensible à l’oxydation. « Sa couleur rouge orangé est très attirante. Elle est grosse, croquante et juteuse », indique M. Richard.
Produits transformés
À Honfleur, le Verger Pomme d’Amour vivait sa troisième saison en pomiculture. Avec 85 pommiers liés à huit variétés, la jeune entreprise peine déjà à répondre aux demandes de la clientèle.
« Ça s’améliore chaque saison. Les visiteurs aiment l’autocueillette et nos produits transformés faits sur place. On conçoit du jus, des tartes, de la gelée et du beurre de pomme », explique la propriétaire, Cindy Boily.
En Chaudière-Appalaches, plusieurs vergers transforment une partie de leur production. Chez Les Roy de la Pomme, les fruits servent entre autres à la conception de cidres et moût de pommes.
L’entreprise cultive également des bleuets, poires, prunes et du maïs sucré sur ses terres. « On a fait une première culture de citrouilles. Les visiteurs adoraient cueillir leur propre citrouille », dit Lise Breton.
Le Verger Pomme d’Amour entend prendre une direction similaire. « En ajoutant d’autres fruits et légumes, on rallonge notre saison agricole », affirme Cindy Boily, rappelant qu’une mauvaise année en culture d’un aliment peut être compensée par d’autres productions.
Tourisme de la pomme
Selon Richard Moreau, directeur général de Tourisme Chaudière-Appalaches, nos vergers attirent des visiteurs d’autres régions québécoises. C’est pourquoi l’organisme inclut le volet pomiculture dans son offre.
« Dans la région de Québec, il y a seulement sur l’île d’Orléans et sur la côte de Beaupré où l’on retrouve des vergers. On a plusieurs touristes du nord et de l’est de la province, comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, car ils n’ont aucun verger dans leur coin. Nos producteurs font des efforts pour développer de nouvelles variétés, comme les pommiers nains », affirme M. Moreau.
Pour connaître l’emplacement des vergers en Chaudière-Appalaches, visitez le site web Vergers du Québec.