Vivre uniquement de l’érable et défendre les producteurs d’ici
Avec son beau-frère Dominic Pépin, Francis Roy est le fondateur-propriétaire de l’Érablière Roy et Pépin. Exploitant plus de 70 000 entailles sur sept sites en Beauce et aux Etchemins, l’entreprise compte six employés à temps plein.
« À partir de 12 ans, j’aidais mon père sur l’érablière familiale à Saint-Louis-de-Gonzague. Mon père faisait les trous et je plaçais les chalumeaux. J’adorais le travail manuel et être en plein air. J’étais déjà convaincu de vouloir gagner ma vie juste avec le sirop d’érable », dit M. Roy, aujourd’hui âgé de 35 ans.
Suivant une formation sur l’acériculture à Lac-Mégantic, au Centre de formation professionnelle Le Granit, Francis Roy achète sa première érablière en 2009 à Saint-Côme-Linière.
« Elle possède 20 000 entailles. Au fil des années, on a acheté des érablières à Saint-Zacharie (trois), Sainte-Aurélie (deux) et Saint-Louis-de-Gonzague (une). Toute la transformation du sirop se fait au site principal, à Saint-Côme-Linière », explique celui-ci.
En moyenne, l’Érablière Roy et Pépin produit cinq livres à l’entaille et 800 barils par année.
« Au-delà de la saison des sucres, il faut remplacer des tubulures, faire de la coupe forestière, ainsi que des travaux d’aménagement et d’entretien sur les érablières. On le fait pour nous, mais aussi chez d’autres producteurs. C’est comme cela qu’on réussit à travailler toute l’année », mentionne M. Roy.
Sur chaque site secondaire, l’eau d’érable est concentrée à un niveau de sucre plus élevé (degré Brix) grâce à un équipement spécialisé. « Elle devient plus sucrée et prend moins de place en transport vers le site principal », indique Francis Roy, dont le sirop est 100 % biologique.
Il aimerait agrandir son entreprise, mais trouver de bonnes terres agricoles et une main-d’œuvre qualifiée représentent des défis de taille. « Je ne me fixe aucune limite. S’il le faut, j’aurai recours à la main-d’œuvre étrangère », confirme M. Roy.
Implication syndicale
Soucieux de porter ses idées et celles des autres acériculteurs sur la place publique, Francis Roy s’implique dès 2013 dans le Syndicat des acériculteurs de la Beauce (maintenant appelé Producteurs et productrices acéricoles de la Beauce).
Devenant vice-président en 2018, Francis Roy a été choisi comme président l’automne dernier. Il a remplacé Marcel Larochelle, qui dirigeait le syndicat depuis 1999. Les PPAB représentent les acériculteurs des MRC Beauce-Sartigan, Robert-Cliche et Les Etchemins au niveau des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ).
« Comme leader, je veux être à l’écoute de tous les producteurs. Beaucoup de dossiers sensibles ont été réglés dans les dernières années. Maintenant, on doit regarder vers l’avant et avoir une vision positive de l’industrie. Notre sirop d’érable n’a jamais été aussi populaire qu’en ce moment », dit M. Roy.
Producteur de la relève, Francis Roy croit aux bienfaits du Plan conjoint provincial. Cette initiative implique des contingents et l’achat du sirop par les PPAQ, qui le revend aux transformateurs avant de payer ses membres.
Comme père de famille, il espère que ses filles Julia et Anna suivent ses traces dans le monde acéricole. « C’est une fierté d’avoir lancé mon entreprise dans ma région. Le sirop d’érable fait partie de notre patrimoine », conclut Francis Roy.