Enjeux et pistes de solutions pour cultiver notre autonomie alimentaire
Le 96e congrès annuel de l’Union des producteurs agricoles (UPA) a regroupé plus de 400 délégués les 30 novembre et 1er décembre, sur le thème « Cultivons notre autonomie alimentaire du local au global ».
Étant donné la crise sanitaire, l’événement s’est déroulé entièrement sur le web. Pour James Allen, président de la Fédération de l’UPA de la Chaudière-Appalaches, cela n’a pas nui à la qualité des présentations offertes aux délégués.
« Le thème de l’autonomie alimentaire n’est pas nouveau pour notre organisation. Cependant, la pandémie a mis en valeur l’importance de l’agriculture. On se doit de manger trois fois par jour, alors que les tablettes d’épicerie étaient parfois vides. Beaucoup de gens se sont tournés vers les producteurs locaux », rappelle M. Allen.
Le congrès a été l’occasion de dévoiler le contrat social découlant du Dialogue sur l’autonomie alimentaire du Québec. Ce projet a été mené en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM).
Fruit de rencontres entre citoyens et producteurs, le contrat rassemble ses engagements en six thématiques : valorisation et protection du territoire, durabilité du modèle agroalimentaire, valorisation et soutien des producteurs agricoles, accessibilité des produits pour la population, éducation et sensibilisation citoyennes, actions et normes collectives.
« Il reste à trouver comment faire vivre concrètement ce contrat. Nous devons rétablir un dialogue clair entre les citoyens et producteurs, particulièrement sur les efforts accordés à la protection de l’environnement. Ce sera peut-être plus facile en Chaudière-Appalaches, étant donné que beaucoup de gens ont de la famille ou des amis en agriculture. Je crois quand même qu’on a du chemin à faire », affirme James Allen.
Gouvernements à l’écoute
Comme chaque année, les ministres provincial et fédéral en agriculture ont présenté des allocutions au congrès. Marie-Claude Bibeau (Ottawa) et André Lamontagne (Québec) se sont acquittés de cette tâche en 2020.
Pour Marcel Groleau, président général de l’UPA, les deux paliers de gouvernement ont déployé beaucoup de ressources afin de soutenir les agriculteurs durant la pandémie.
« Cette reconnaissance québécoise et canadienne du secteur agricole, comme priorité stratégique à l’économie de nos régions et essentielle à la sécurité alimentaire de nos concitoyens, est une orientation gagnante sur laquelle il faut s’appuyer pour les mois et les années à venir », dit M. Groleau.
Selon ce dernier, la croissance de la demande alimentaire offre de bonnes occasions aux agriculteurs. Cependant, ils ne peuvent pas assumer en solo la pression exercée par les conflits commerciaux, l’importation massive d’aliments étrangers, les changements climatiques, les attentes sociétales et les maladies des cultures et des troupeaux.
« Les producteurs agricoles doivent compter sur des programmes de gestion des risques d’entreprises performants et financés adéquatement, ce qui n’est pas le cas actuellement. Pour permettre à notre agriculture d’atteindre son plein potentiel, il est essentiel de favoriser sa compétitivité par un appui indéfectible comparable à nos voisins du Sud, à l’Europe et aux autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques », mentionne Marcel Groleau.